Mon parcours
Originaire de « Brest même », Josée LE ROUX a très longtemps refusé de se prendre pour une artiste. A l’image des études aux Beaux-Arts qu’elle poursuivit le soir en catimini, sa peinture ne sera qu’une passion accessoire et cachée. Il faudra attendre 1994 pour qu’elle accepte d’exposer, à presque 50 ans, sous la pression insistante de ses amis.
Faute de s’impliquer totalement dans son art, elle se réfugia professionnellement dans les arts appliqués. Bon nombre de brestois ont encore en mémoire les vitrines du Printemps où elle officiait en tant que décoratrice-étalagiste.
Elle exerça ensuite à Montréal avant de passer à la maquette publicitaire puis au dessin animé. Mais une expérience la marqua plus profondément : la restauration et la construction de murs de pierres sèches à Ouessant. Ces murets tiendront une place prépondérante dans les tableaux de ses débuts.
Après les bars lampaulais et brestois, elle exposera, sans transition, au Quartz, la maison de la Culture de Brest, en 97 et 98. Ce sera un succès et le point de départ de sa carrière de peintre.
Mon travail
Le rythme des murs.
Il m’est assez difficile de parler de mon travail de peinture. Je ne peux qu’évoquer ce qui l’a provoqué. A Ouessant, il y a longtemps, j’avais été frappée par les petits murs de pierres qui quadrillent la campagne. J’ai retrouvé ça en Irlande. Ce sont des constructions artificielles et stables, qui par leur répétition rythment le paysage. Au dessus, les nuages, naturels et mouvants, rythment le ciel. Ce sont ces rythmes, cette opposition et cette harmonie qui m’ont inspirée au départ.
Ils me conduisent encore maintenant. L’émotion éprouvée lors des premiers tableaux est demeurée intacte, fraîche et limpide.
Depuis, j’ai découvert d’autres maisons, et puis la mer, que j’avais eu trop peur d’aborder, mais à tort. Tout cela m’a incitée à travailler davantage. Plus j’observe et plus je peins, plus j’ai l’impression que ces rythmes sont en moi, et qu’ils agissent quand je recompose, je reconstruis ou réinvente avec bonheur les paysages.
Josée LE ROUX